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XXIV

LE MALHEUR VEILLE


Pour la première fois, Sélim franchit le seuil de la tente d’Yvaine. Une émotion intense remplit son âme.

C’est dans ce cadre, sous ce frêle abri que celle qu’il aimait avait vécu depuis son arrivée en Égypte ; c’est sur ces tapis qu’elle avait marché, c’est sur ce divan qu’elle reposait…

Reviendrait-elle jamais animer la tente de ses rires frais et l’ensoleiller de sa présence ? À cette angoissante question, son cœur se serrait, et ses lèvres murmuraient tout bas le nom chéri.

C’est qu’il aimait Yvaine comme on aime à vingt-cinq ans ; il l’aimait avec toute l’ardeur de sa jeunesse et la fougue de son sang oriental.

Un pli profond se creusait entre ses sourcils noirs, et ses yeux exprimaient, toute sa résolution de tenter l’impossible pour retrouver Yvaine.