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LE TALISMAN

Alors, brusquement, le jeune Pacha arrêta son cheval et regarda son ami : le savant venait de comprendre.

— Nous nous sommes fait jouer, dit-il, la gorge serrée… Oh ! ma pauvre Yvaine !…

Les yeux de Sélim lançaient des éclairs. La rage et la douleur durcissaient ses traits réguliers, et ses sourcils noirs se fronçaient… Les dents serrées à les briser, les poings crispés, il aurait voulu avoir des ailes, pour voler au camp et empêcher leurs ennemis de nuire à Yvaine.

Par bonheur, ils avaient ménagé leurs chevaux, qui seraient capables de fournir l’effort qu’ils allaient leur demander.

— Partons vite, lança Sélim en faisant volter son cheval, peut-être n’est-il pas trop tard !

Et une course folle commença… Les chevaux, allongeant tout leur corps filaient comme des flèches, sans cesse excités par leurs cavaliers angoissés.

Les quinze milles qui les séparaient du camp furent franchis en bien peu de temps, et pourtant, il semblait aux deux hommes qu’ils avaient mis un siècle à parcourir cette distance.

Enfin, les tentes furent en vue… Les