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DU PHARAON

sirer d’être arrivée pour mourir, pour ne plus entendre !

— Je vous tiens, cette fois, disait-il sourdement, et je ne vous lâcherai pas. Votre sauveur est loin : il court après le lion… il peut courir… Vous allez voir les crocodiles de beaucoup plus près qu’il ne verra le lion… Vous m’avez fait mordre le sable, moi, je vais vous faire boire au Nil. C’est un prêté rendu. Ah ! votre père va bien sangloter, il ne la verra plus, sa fille ! Quant à Sélim-Pacha, si votre beauté l’a charmé, il devra se choisir une autre épouse. Bah ! les belles femmes ne manquent pas, il oubliera vite… Le crocodile se souviendra peut-être plus longtemps d’avoir fait un bon repas… Je vais vous donner un beau petit plaisir… Je ne vais pas vous précipiter ainsi sans que vous ayiez pu voir le joli petit lézard qui vous dévorera. Je vous laisserai le contempler tant que vous voudrez ; vous pourrez en même temps admirer une dernière fois le beau ciel bleu, le soleil, et respirer pour la dernière fois l’air du désert. C’est pourtant dommage de vous faire mourir, vous êtes belle, et je vous laisserais vivre s’il n’en tenait qu’à moi… Mais, c’est vrai, vous n’aimez que les Pachas, parmi les Égyptiens ; alors, tant pis pour vous…