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DU PHARAON

Ahmed inspecta la tente d’un coup d’œil et sortit à son tour. Yvaine entendit, au dehors, le bruit des pas de plusieurs hommes, et elle comprit qu’on lui donnait des gardiens.

L’idée de fuir ne lui vint même pas, mais dans cette solitude un moment d’affreux découragement la prit. Elle tomba à genoux, et ne pouvant retenir les larmes brûlantes qui coulaient de ses yeux, elle murmura :

— Ô terre d’Égypte, que j’ai tant désiré revoir, toi qui as vu naître celui que j’aime, seras-tu le témoin de ma mort ?

Ô mon père, mon père chéri, vous qui m’aimez tant, qui avez choyé mon enfance et remplacé pour moi qui étais votre unique affection, la mère que j’ai trop tôt perdue, comme vous allez souffrir ! Qu’allez-vous faire sans votre Yvaine… Comme vous allez trouver vide la maison où j’ai vu le jour !…

Et vous, Sélim, mon fiancé, mon seul amour… Devons-nous déjà être séparés, après avoir eu l’espoir d’être unis pour toujours ?… Ma vie va finir… je vais bientôt mourir, ô Sélim, sans avoir pu revoir votre visage aimé et sans avoir reçu un dernier