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DU PHARAON

cheval put franchir le Nil et reprit sa course jusqu’au camp de l’Allemand.

Béatement assis dans le sable au seuil de sa tente, von Haffner fumait sa pipe avec une évidente satisfaction. Non loin de lui, Ahmed occupait ses loisirs en frottant à tour de bras un harnais dont les ornements de cuivre ne tardèrent pas à briller comme des soleils en miniature.

Soudain l’Allemand vit venir ce cheval portant une double charge et il comprit qu’Ali avait réussi.

Il sauta sur ses pieds, vif comme un jeune homme et s’élança au devant de l’arrivant. Il rayonnait.

Sa figure empâtée s’éclaira d’un sourire, et le verre des lunettes ne pouvait dissimuler l’éclair de joie méchante qui illumina ses yeux froids.

— Ali, s’écria-t-il, tu auras ta récompense… Tu as réussi… Je suis content de toi.

L’Allemand regarda Ahmed, dont les yeux étaient fixés sur Yvaine avec une expression de haine terrible.

— Ahmed exécutera mes ordres, pensa-t-il… Il veut sa vengeance… Je serai la tête et il sera le bras !…