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patriarche chinois Yéno (637-713), fondateur du Zen méridional, ainsi nommé à cause de sa prédominance dans la Chine du sud. Il fut immédiatement suivi par le grand Baso (mort en 788) qui fit du Zen une influence vraiment vivante dans la vie chinoise. Hiakujo (719-814), disciple de Baso, fonda le premier monastère Zen et en établit la règle et le rituel. Dans les discussions de l’école Zen après Baso se manifeste l’esprit du Yangtsé-Kiang, avec ses façons naturistes de penser, si différentes du précédent idéalisme hindou. Bien que l’orgueil sectaire prétende le contraire, on ne peut s’empêcher d’être frappé de la similitude du Zen méridional et des doctrines de Laotsé et des Conversationnalistes taoïstes. Le Tao-teiking contient des allusions à l’importance de la concentration en soi et à la nécessité de régler convenablement sa respiration, points essentiels dans la pratique de la méditation Zen ; d’ailleurs, les meilleurs commentaires qui existent sur le livre de Laotsé ont été écrits par des savants Zen.

Le Zennisme, comme le Taoïsme, est le