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dérivé du mot sanscrit Dhyana, qui signifie méditation. Le Zennisme prétend que l’on peut atteindre par la méditation sacrée à la réalisation suprême de soi. La méditation est une des victoires qui conduisent à l’état du Bouddha et les zennistes affirment que Çakyamouni insistait tout particulièrement sur cette méthode dans ses dernières prédications et qu’il en avait transmis les règles à son disciple favori Kashiapa. Selon leur tradition, Kashiapa, le premier patriarche Zen, en aurait confié le secret à Ananda, qui, à son tour, l’aurait transmis successivement à des patriarches jusqu’au vingt-huitième, Bodhi-Dharma. Bodhi-Dharma vint dans la Chine du nord durant la première moitié du sixième siècle et fut le premier patriarche Zen chinois. Il plane quelque incertitude sur l’histoire de ces patriarches et sur leurs doctrines. Philosophiquement, le Zennisme primitif paraît avoir des affinités, d’une part, avec le négativisme hindou de Nagarjuna et, d’autre part, avec la philosophie Gnan que formula Sancharacharya. L’on attribue les premières prédications Zen au sixième