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siles. Notons ici la prédilection de Luwuh pour le symbolisme taoïste et à ce propos, car elle vaut aussi de nous intéresser, l’influence du thé sur la céramique chinoise. La porcelaine Céleste a pour point de départ, on le sait, le souci de reproduire les colorations exquises du jade, souci qui aboutit, sous la dynastie Tang, à l’émail bleu du sud et à l’émail blanc du nord. Luwuh tenait le bleu pour la couleur idéale d’une coupe à thé, à cause qu’elle ajoute au liquide une teinte verdâtre, tandis que le blanc le fait paraître rosé et déplaisant. Aussi usait-il du gâteau de thé. Plus tard, quand les maîtres de thé des Song employèrent le thé en poudre, ils préfèrent les bols épais bleu foncé et brun foncé, tandis que les Ming avaient plaisir à boire leur thé infusé dans des tasses de fine porcelaine blanche.



Au cinquième chapitre, Luwuh décrit la méthode de faire le thé. Il proscrit tous les ingrédients à l’exception du sel. Il insiste aussi sur la question tant controversée du choix de l’eau et des degrés d’ébullition qu’elle doit avoir. D’après lui, l’eau de mon-