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landais répandirent le bruit que l’on faisait en Orient une boisson délicieuse avec les feuilles d’un arbuste. Les voyageurs Giovanni-Battista Ramsio (1559), L. Almeida (1576), Maffeno (1588), Tareira (1610) font aussi mention du thé[1]. Dans cette dernière année, des bateaux de la Compagnie hollandaise des Indes orientales apportèrent en Europe le premier thé, qui fut connu en France en 1636 et parvint en Russie en 1638[2]. En 1650, l’Angleterre l’accueillit et en parle comme de « cette excellente boisson approuvée par tous les médecins chinois, que les Chinois appellent tcha et les autres nations tay, alias tee ».

Comme toutes les meilleures choses du monde, la propagande du thé ne fut pas sans rencontrer de l’opposition. Des hérétiques, comme Henry Saville (1678), la dénoncèrent comme une boisson impure. Jonas Hanway, dans son Essai sur le thé qui date de 1756, affirmait que l’usage du thé faisait perdre aux hommes leur stature et leur amabilité ;

  1. Paul Kransel, Dissertations, Berlin, 1902.
  2. Mercurius Politicus, 1656.