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cent à se dissiper chez nous. Le commerce a mené bien des Européens vers les ports de l’Extrême-Orient ; les jeunes Asiatiques affluent vers les collèges occidentaux pour acquérir l’éducation moderne. Si nous n’approfondissons pas encore votre culture, du moins avons-nous la volonté de la connaître. Nombre de mes compatriotes ont adopté déjà bien trop de vos coutumes et de votre étiquette, avec l’illusion de croire qu’en achetant des cols raides et des chapeaux de soie ils acquéraient en même temps la connaissance de votre civilisation. Si douloureuses et si déplorables que soient de semblables affectations, elles prouvent en tout cas notre empressement à nous approcher avec respect de l’Occident. Malheureusement, l’attitude occidentale est peu favorable à la compréhension de l’Orient. Le missionnaire chrétien vient chez nous pour enseigner et non pour apprendre. Ses informations sont basées sur quelques pauvres traductions de notre immense littérature, quand ce n’est pas sur les anecdotes, peu dignes de foi, de voyageurs qui passent, et c’est bien rarement que la