Page:Okakura - Le livre du thé, 1927.djvu/32

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de la nature, de la vie, de l’art qui y est enseignée cadre mieux avec les mœurs de l’Extrême-Orient et particulièrement du Japon ; l’on ne saurait nier en tout cas qu’il n’y ait pour nous que des avantages à essayer de nous en rapprocher, en si faible mesure que ce soit. Que la lecture de ces pages contribue seulement à ébranler quelques-uns des préjugés sur lesquels nous vivons, moins encore, à nous les faire regarder comme des préjugés, je n’ose l’espérer, me bornant à souhaiter que ceux qui les liront y éprouvent autant de délicat et rare plaisir que j’ai eu moi-même à les traduire. Les exemples, les rapprochements de faits et d’idées, les anecdotes, les légendes dont elles fourmillent, les vues qui nous y sont offertes sur la vie héroïque, religieuse, intime du vieux Japon, l’atmosphère de poésie qui y règne, je me refuse à croire que tout cela n’enchante pas les raffinés que nous nous piquons d’être et que nous ne sommes pas toujours de la façon dont nous devrions l’être, pour donner à notre sensibilité son entier épanouissement.

Gabriel Mourey.