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rience, sa passion de l’art asiatique ne fit que grandir au cours de ses voyages et c’est de cette époque que date l’influence sans cesse croissante qu’il exerça dans le sens d’une renationalisation de l’art japonais en opposition avec les tendances pseudo-européanisantes alors en faveur dans l’Extrême-Orient.

« À son retour d’Occident, le gouvernement japonais, pour reconnaître ses services, le nomma directeur de la nouvelle école d’art de Ueno, Tokyo. Mais des changements politiques survinrent qui remirent en honneur les méthodes européennes dans les écoles et, en 1897, leur redonnèrent une nouvelle vigueur. M. Okakura donna alors sa démission. Six mois plus tard, trente-neuf jeunes artistes, parmi les plus doués, se groupaient autour de lui et ouvraient le Nippon Bijitsu-in ou Palais des Beaux-Arts, à Yanaka, dans les faubourgs de Tokyo.

« M. Okakura est en quelque sorte le William Morris de son pays et le Nippon Bijitsu-in une espèce de Merton Abbey japonaise. Les arts décoratifs, tels que le laque et l’art du métal, la fonte du bronze, la céramique y sont