Page:Okakura - Le livre du thé, 1927.djvu/155

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la naturaliste. Les écoles formalistes, dirigées par les Ikénobo, aspiraient à un idéalisme classique correspondant à celui de l’Académie de Kano. Nous possédons des descriptions d’arrangements floraux exécutés par les anciens maîtres de cette école qui reproduisent presque les tableaux de fleurs de Sansetsu et de Tsunénobu. L’école naturaliste, au contraire, comme son nom l’indique, accepte la nature avant tout pour modèle et se contente de lui imposer les modifications de forme nécessaires à l’expression de l’unité artistique. Ne retrouve-t-on pas ici les mêmes impulsions qui ont formé les écoles de peinture de Ukiyoé et de Shijo ?

Il serait intéressant, si nous en avions le loisir, d’étudier plus à fond les lois de composition et de détail formulées par les divers Maîtres de Fleurs de cette époque, basées, en somme, sur les mêmes théories fondamentales qui régissaient la décoration Tokugawa. Trois principes essentiels les gouvernent : le principe primordial ou le ciel, le principe subordonné ou la terre, le principe conciliateur ou l’homme ; tout arrangement