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la décoration. Ainsi, Sekishiu défendait de faire usage des fleurs blanches du prunier quand il y avait encore de la neige dans le jardin. Les fleurs « tapageuses» étaient impitoyablement bannies de la Chambre de thé. Un arrangement floral combiné par un maître de thé perd toute sa signification si on l’enlève de l’endroit auquel il a été destiné, car toutes ses lignes, toutes ses proportions ont été composées en vue de s’harmoniser avec les objets environnants.

L’adoration de la fleur pour elle-même commence avec la naissance des Maîtres de Fleurs, vers le milieu du dix-septième siècle. Elle devient alors indépendante de la Chambre de thé et ne connaît plus d’autre gloire que celle que lui impose le vase choisi. De nouvelles conceptions et de nouvelles méthodes d’exécution devinrent alors possibles, d’où résultèrent maints principes et maintes écoles. Un écrivain du milieu du siècle dernier disait qu’il pourrait compter plus de cent écoles différentes pour arranger les fleurs. En résumé, elles se divisent en deux branches principales, la formaliste et