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VI
LES FLEURS
Dans la grise et tremblante
lumière d’une aube de printemps,
n’avez-vous jamais
senti, en entendant murmurer
les oiseaux
dans les arbres
avec une cadence mystérieuse, que ce ne
pouvait être que des fleurs qu’ils parlaient
entre eux ? Il est hors de doute, en tout
cas, que, pour l’humanité, l’amour des
fleurs a dû naître en même temps que la
poésie de l’amour. Comment, en effet, peut-on
mieux concevoir qu’en présence d’une
fleur, si douce dans son inconscience, et qui
n’a peut-être tant de parfum que parce
qu’elle est silencieuse, la révélation d’une
âme de vierge ? En offrant à sa bien-aimée