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présent. Il ne s’agit pas non plus de dédaigner les créations du passé, mais nous devons essayer de nous les assimiler dans notre conscience même. Une conformité servile aux traditions et aux formules entrave l’expression de l’individualité en architecture, et l’on ne peut que déplorer ces froides imitations des édifices européens que l’on voit aujourd’hui au Japon. Il est surprenant que, chez les nations les plus capables de progrès de l’Occident, l’architecture soit si dénuée d’originalité, si encombrée de répétitions des styles surannés. Peut-être, en attendant la venue de quelque souverain, fondateur d’une nouvelle dynastie, l’art traverse-t-il une période de démocratisation. Aimons davantage encore les anciens, mais copions-les moins ! L’on a dit que les Grecs avaient été grands parce qu’ils n’avaient rien tiré des anciens.

L’autre nom que l’on donne à la Chambre de thé, la Maison du Vide, outre qu’il renferme la théorie taoïste du Contenant-tout, implique la conception d’un besoin continuel de changement dans les motifs décoratifs.