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une maison neuve. Ainsi s’explique que les capitales impériales aient été si souvent dans les temps anciens transportées d’un endroit à un autre. La reconstruction, tous les vingt ans, du temple Isé, le sanctuaire suprême de la Divinité Solaire, est encore de nos jours une survivance de ces rites séculaires. Il va de soi que l’observation de ces coutumes n’était possible que grâce à une forme de construction comme celle que nous fournissait notre système d’architecture en bois, aussi facile à construire qu’à démolir. Une méthode de bâtir plus durable, comportant l’emploi de la brique et de la pierre, aurait rendu ces migrations impossibles, ce qui eut lieu d’ailleurs quand, après la période de Nara, nous adoptâmes les modes de constructions en bois plus massives et plus stables de la Chine.

Mais voici qu’au quinzième siècle, grâce à la prédominance de l’individualisme Zen, cette vieille idée se pénétra d’un sens plus profond en ce qui concerne la Chambre de thé. Le Zennisme, d’accord avec la théorie bouddhiste de l’anéantissement et ses efforts