Page:Ohnet - L’Âme de Pierre, Ollendorff, 1890.djvu/165

Cette page n’a pas encore été corrigée

Le manège, ces jours-là, était vide, et on n’aurait pas trouvé un cheval disponible dans le pays. Des breaks, attelés en poste, emmenaient les dames et, dans une des charmantes et excellentes auberges de la côte, tout le monde s’arrêtait à l’heure du déjeuner. Au milieu de la poussière, sous le grand soleil, avec des cris joyeux, les cavaliers, ayant mis pied à terre, aidaient les belles personnes à descendre du haut des mails. Et c’étaient des envolées de jupes claires, des visions rapides de petits pieds et de jambes fines, qui retenaient, cloués, sur le seuil des portes, les gars du pays, l’air ébaubi et les yeux écarquillés.

D’autres jours, on s’embarquait sur le yacht à vapeur du baron Trésorier, et, par une mer d’huile, on allait jusqu’à Fécamp, ou dans la direction de Cherbourg. Le soir, toute la bande joyeuse se rassemblait au Casino de Trouville, et la danse emportait les couples, au bruit de l’orchestre, jusqu’à minuit. Alors on rentrait, las des plaisirs de la journée, et, une demi-heure, plus tard, les joueurs se retrouvaient au cercle, où la partie s’