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fants percent le cœur des mères… Bienheureuses, pourtant, celles qui gardent les leurs, et peuvent encore les voir pleurer !… Oh ! ces petits êtres, doux, caressants, faibles… si vite abattus… si tôt enlevés !…

Une sourde plainte monta jusqu’à ses lèvres, et elle tourna la tête, pour que son mari et sa sœur ne vissent pas qu’elle pleurait. Comme ils s’interrogeaient anxieusement du regard, elle se souleva, et, le visage altéré, parlant avec effort, presque étouffée :

— Sténio, dit-elle, il faut faire quelque chose pour ces enfants… Plus que vous n’avez fait, mon ami… Si cela vous est pénible, je vous le demande au nom du cher mignon que nous avons perdu… En voyant que nous sommes bons pour les enfants qui souffrent, il me semble qu’il se réjouira dans le ciel…