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— Pour les malheureux, sans doute ? interrompit Maud.

— Eh ! toujours ! C’est la grande excuse des importuns ! reprit Sténio avec amertume… Des malheureux ! N’y a-t-il que les pauvres qui le soient ?

À cette allusion, une ombre passa sur le front de la malade. Marackzy s’arrêta aussitôt, et, calmé :

— Je suis plein de pitié pour leur misère, Maud… J’ai donné pour ces enfants, en votre nom et au mien…

— Ah ! C’était pour des enfants ?… dit la jeune femme avec un accent profond.

Elle resta silencieuse, les yeux fixes et mouillés, puis, tout bas, comme si elle parlait pour elle seule :

— Des enfants !… Comme c’est triste de les voir souffrir !… On donnerait sa vie pour leur éviter une peine… Les larmes des en-