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dernière fois et rentra dans l’appartement.

Maud venait de se recoucher, et Daisy, assise près du lit, lui faisait la lecture. À la vue de son mari, la malade se souleva sur son coude et, laissant aller en arrière sa tête, pour laquelle maintenant le poids de ses blonds cheveux était trop lourd, elle murmura d’une voix usée par la maladie :

— Avec qui parliez-vous, Sténio ?… Et qu’y avait-il ?

— Rien, mon enfant chérie.

— Mais il m’a semblé reconnaître une voix de femme ?

— Êtes-vous jalouse, Maud ? dit le grand artiste avec une feinte gaieté.

— Non, mais je suis curieuse…

— Eh bien ! le bruit s’est répandu que nous étions de passage ici, et on est venu m’adresser la même et irritante demande de jouer dans un concert…