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de laquelle elle venait de quêter à l’hôtel Royal, le jour de leur rencontre avec Sténio, avaient fait un énorme trajet. Depuis ce moment elle roulait dans sa tête ce problème : obtenir du grand musicien qu’il jouât au bénéfice des Orphelins.

Et, pendant qu’absorbée, elle pesait une fois de plus les chances de réussite qu’elle se figurait avoir, les dames patronnesses, lancées dans un caquetage intarissable, rappelaient l’aventure de Maud, parlaient de lord Mellivan, du château d’Irlande, dont elles ne connaissaient point le nom, dramatisant la fuite de la jeune fille, la montrant poursuivie à cheval par son père, et obligée de se réfugier dans les bois avec Sténio. Et toute l’histoire de la pauvre femme mourante passait et repassait, défigurée, grossie, par la bouche de ces charmantes désœuvrées, capables de dire