Page:Ohnet – Noir et Rose, 1887.djvu/83

Cette page a été validée par deux contributeurs.

retentissaient dans sa pensée, terrifiantes comme le glas des morts, lugubrement rythmées comme le pas des porteurs d’un cercueil, pleines de soupirs et de sanglots. Au pied de la falaise, les vagues se brisaient contre les rochers, faisant une basse incessante. Et, en proie à ces hallucinations, Sténio demeurait immobile, semblable à un être hanté. Il maudissait ce démon de la musique qui, irrésistiblement, s’emparait de lui, et donnait à son chagrin la forme artistique à laquelle il avait voué sa vie.

Dans les instants de trêve, il regardait la nappe immense des flots qui s’étendait à perte de vue, bleue, profonde, attirante. Et il pensait que dans ces ondes froides il trouverait, en un instant, l’oubli, le calme et le silence. Mais la pâle figure de Maud, évoquée ainsi qu’un blanc fantôme, le rap-