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Ce qui aurait pu adoucir le déchirement de mon cœur, vous me le défendez. C’est me demander ma vie. Soit ! je vous la donne. Mais, au moins, que mon sacrifice soit largement compensé. Soyez aussi indulgent pour votre fille que vous êtes cruel pour moi ! Que chacune de mes tortures lui vaille un apaisement, chacune de mes amertumes une joie, et puisque pour tous ses sourires je dois donner des larmes, vengez-vous bien et faites-la très heureuse !

Lord Mellivan ne parut pas avoir entendu les paroles de Sténio. Inflexible, il marchait vers le but qu’il s’était fixé. Pour que Marackzy fût frappé, il fallait que Maud mourût. Qui sait ce qu’il aurait répondu si on lui avait donné le choix entre le salut de sa fille et l’accomplissement de sa vengeance ? Quel débat effroyable se