Page:Ohnet – Noir et Rose, 1887.djvu/69

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le marquis fit un geste, le marin s’inclina, laissant le passage libre, et le mari de Maud entra.

Les deux hommes restèrent, un instant, face à face, s’examinant, et mesurant leur douleur au changement de leur visage. Le père de Maud, maintenant, était tout blanc, et ses lèvres pâles avaient un pli amer. Marackzy était maigre, voûté, et le tour de ses yeux était meurtri par des larmes secrètement versées. Sans dire un mot, lord Mellivan fit signe à Sténio d’approcher, et, debout, pour ne pas être obligé de lui offrir un siège, il s’apprêta à l’entendre. Le grand artiste baissa la tête, et, lentement, comme si les paroles avaient de la peine à sortir de sa gorge contractée :

— Je vous remercie, Milord, d’avoir consenti à me recevoir. Vous savez déjà