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Soudain le tableau changeait, et le marquis revoyait le parc de Dunloë. C’était par un soir d’été : Maud n’avait pas paru de la journée, et quand Harriett était montée pour la prier de descendre dîner, elle avait trouvé sa chambre vide. Dans les grandes allées sombres, les valets, sous la conduite du vieux marquis, s’étaient répandus, appelant dans les bois, cherchant le long des berges de l’étang endormi sous les rayons de la lune, avec la crainte affreuse d’un malheur.

Hélas ! le malheur était plus grand qu’on n’eût osé le soupçonner. La fille du maître ne pouvait pas être retrouvée. Elle était partie avec celui qu’elle aimait. Et, devant les yeux du marquis, apparaissait la brune figure de Sténio, avec ses regards de feu et son front illuminé par l’inspiration.