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nerais ma vie pour te procurer un instant de joie… Que peux-tu vouloir, désirer ?… Parle, je serais si heureux de te satisfaire !

Maud resta un instant silencieuse, comme si elle pesait la gravité de sa réponse, puis, si bas que son mari devina ses paroles plutôt qu’il ne les entendit :

— Avant de mourir, je voudrais revoir mon père.

Marackzy pâlit. Il avait offert sa vie à Maud. Il lui sembla qu’elle venait de lui demander davantage. Mais il n’hésita pas, et, d’un ton très ferme :

— C’est bien ! Quoi qu’il faille faire pour obtenir qu’il vienne, tu le verras.

— Oh ! Sténio, murmura Maud, que tu es bon et que je t’aime !

Le grand musicien trouva la force de lui sourire, puis, se tournant vers sa belle-sœur :