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À ces mots, prononcés avec une douceur angélique, Marackzy se laissa tomber à genoux près du lit, et, posant sur la main de la malade son front, rendu plus brûlant par le chagrin qu’il ne l’avait jamais été par l’inspiration :

— Chère martyre, s’écria-t-il, toi qui as tant souffert sans te plaindre, tu vas maintenant jusqu’à t’accuser ! S’il est un coupable, hélas ! c’est moi seul ! Moi, qui ai passé dans ta vie pour la désoler…

— Non ! pour la faire belle et éclatante !…

— Éclat ! Beauté ! Qu’en reste-t-il ?… Ah ! pourquoi n’est-ce pas moi que la mort a pris ?… Moi disparu, ton père aurait pardonné… Ce n’est pas toi qu’il frappe et punit… c’est moi !… Il sait bien que chacune de tes souffrances me déchire le cœur, et c’est pour cela qu’il est implacable… Oh ! chère et douce Maud, je don-