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quitté, qu’ai-je su lui donner en échange ? La vaine gloriole d’applaudissements éphémères, les jouissances d’un luxe qui n’était pas nouveau pour elle. Ah ! si notre enfant avait pu vivre ! Ses caresses auraient séché toutes les larmes, ses yeux auraient fait oublier le ciel de la patrie, son petit corps potelé et rose aurait, à lui seul, remplacé toute la famille… Mais notre amour était maudit : l’ange s’est envolé, et maintenant voilà que sa mère va le rejoindre. »

Le sublime artiste baissa le front, et des pleurs amers coulèrent sur ses joues pâles. Il était là, perdu dans sa douloureuse méditation, dégonflant son cœur oppressé, triste jusqu’à la mort. La voix de Maud le rappela à lui-même :

— Sténio, pourquoi restez-vous à l’écart ?… Venez ici… Mais vous pleurez ! Qu’y a-t-il ?