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— Il me semble, disait-elle, que là, je reprendrais tout à fait mes forces. Avec quel plaisir je reverrais les grands lacs aux eaux bleues, et les verdures fraîches des forêts. Oh ! l’Irlande !… C’est là qu’est ma sœur… Mais c’est là aussi qu’est mon père…

Son front s’obscurcit, et, d’une voix basse :

— Je ne dois pas y revenir… Il me l’a défendu !…

Puis, avec un accent douloureux :

— Que ce serait bon, pourtant, de respirer l’air natal !… C’est celui-là qui me guérirait ! Oh ! Sténio, guérir et ne pas te quitter !… Rester encore longtemps auprès de toi !

Et entre ses dents, comme un murmure, elle ajouta :

— Mais mon père ne le veut pas !