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mois, la femme adorée de ville en ville, cherchant le clair soleil, les fleurs épanouies, les brises tièdes et les flots bleus : tout ce qui fait la vie riante. Maud ne se rétablit pas. Le mal dont elle souffrait était à l’âme. Et nul médecin, en ce monde, ne devait la guérir.

Cependant, à mesure que ses forces physiques déclinaient, ses forces morales renaissaient. Elle secoua son indifférence, et, comme si elle avait secrètement conscience de la gravité de son état, elle s’efforça de consoler Sténio. On eût dit que, par une coquetterie suprême, elle voulait redevenir charmante pour être plus complètement regrettée. Elle parlait maintenant, s’intéressant à tout ce que faisait son mari, et affectait de former des projets pour l’avenir. L’été était revenu, et elle déplorait de ne pas pouvoir aller dans son pays.