Page:Ohnet – Noir et Rose, 1887.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.

prière. Sténio, au désespoir, fit tout pour l’arracher à cette torpeur mortelle. Il lui parlait, sans qu’elle parût l’entendre. Son sublime archet lui-même fut impuissant. Il jouait, sans parvenir à éveiller l’attention de Maud. Ses mélodies les plus tendres la laissaient froide et sombre. Et cet art merveilleux, qui lui avait conquis le cœur de la jeune femme, était maintenant sans force pour lui ramener son esprit.

Elle changea beaucoup : son visage s’amaigrit et ses yeux se creusèrent. Une toux sèche et incessante lui déchirait la poitrine. Sténio, très inquiet, consulta les meilleurs médecins de Vienne. Tous lui conseillèrent d’emmener Maud en Italie. Sous un climat plus doux, elle retrouverait la santé. Loin du pays où elle venait d’être si malheureuse, elle retrouverait le calme.

Marackzy, désolé, promena, pendant six