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de l’amour. Sténio, riche, acclamé, aimé, semblait l’image vivante du bonheur sur la terre. Mais la fatalité était là, derrière le char triomphal, prête à prouver qu’aucune joie n’est durable ici-bas.

Au bout d’un an de mariage, un enfant était né, blond comme sa mère. Et dans les ivresses de la maternité, les dernières tristesses de Maud avaient disparu. Elle eut, pendant quelques mois, l’oubli complet du passé. Elle se laissa aller au courant prodigieux qui l’emportait de fêtes en fêtes, dans une clarté et un bruit d’apothéose. L’être presque divin qui la faisait régner sur le monde lui parut plus beau, plus charmant, plus digne d’être adoré. Elle se mêla activement à sa vie artistique. Elle jouit délicieusement de sa gloire.

Arrivé à la maturité de son talent, Marackzy n’avait plus voulu se contenter des