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pandit que la fille aînée du marquis était atteinte d’une maladie de langueur et que les médecins ne répondaient pas de la sauver, si elle ne vivait dans la solitude et le repos, sous le ciel de l’Irlande. La tristesse profonde que lord Mellivan traînait partout avec lui parut une preuve certaine de la véracité de ce récit. Cependant des gens bien informés prétendirent avoir rencontré Maud avec Marackzy, en Allemagne. Ces racontars prirent promptement une importance si scandaleuse, que la famille et les amis de lord Mellivan s’émurent et se décidèrent à le prévenir. Il les écouta d’un air glacé ; puis, la voix sourde, et, faisant effort pour parler :

— Je veux bien qu’il soit question entre nous de ma fille Maud, mais ce sera pour la dernière fois. Il est exact qu’elle a déserté ma maison pour suivre Marackzy. Ils se sont