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quitta le salon, et, très pâle, monta dans sa chambre. Lord Mellivan, debout sur le perron, s’avança vers son hôte et lui tendit la main. Sténio s’inclina respectueusement sans la prendre. Et d’une voix grave :

— Monsieur le marquis, avant de vous laisser me faire accueil, je dois vous demander la faveur d’un entretien de quelques instants. Quand vous m’aurez entendu, je saurai si je dois devenir votre hôte, ou m’éloigner.

Lord Mellivan, étonné, regarda attentivement Marackzy et remarqua alors qu’il n’était pas en veston de voyage, mais cérémonieusement en costume de ville. La voiture qui l’avait amené ne portait pas de bagages, comme s’il s’attendait à ne pas rester. Le marquis, soucieux, invita de la main le musicien à entrer. Et, sans une parole, ils se dirigèrent vers le salon.