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tourait, et comme concentré dans l’exécution de son morceau, faisait entendre les dernières notes, pures comme un souffle d’ange remontant vers le ciel, lorsqu’un profond sanglot, rompant le silence religieux de l’auditoire charmé, lui fit lever les yeux.

D’un regard, il parcourut la salle étincelante de lumières, de parures et de fleurs et, à deux pas de lui, au premier rang, le visage bouleversé par l’émotion, les joues ruisselantes de larmes, il aperçut une jeune fille. Les mains croisées, comme en prière, elle restait immobile. Pour elle, la terre avait disparu. Emportée par l’inspiration du sublime musicien, elle planait dans les espaces sacrés de la poésie éternelle. Des voix célestes charmaient ses oreilles, une douceur infinie pénétrait son âme, et elle souhaitait