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que jamais son front eût été assombri par un déboire ou par une peine. C’est alors que, cédant aux sollicitations du célèbre manager Burnstett, il se décida à traverser l’Océan et aller jouer en Amérique.

Il avait cependant exprimé le désir de faire, avant de partir, un séjour de quelques semaines en Angleterre. Le prince de Galles, qui s’était toujours montré son admirateur passionné, l’avait invité à venir chasser en Écosse. Mais, tout d’abord, le prince désirait offrir à la Reine, qui n’avait jamais entendu Marackzy, l’enchantement de cette virtuosité sans rivale.

La fête eut lieu à Windsor. Des invitations en très petit nombre avaient été lancées, et des folies avaient été faites pour obtenir d’être compté parmi les élus. Lorsque Sténio parut dans le salon, son violon à la main, un murmure doux, caressant,