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en coups d’archet colorés : l’étude des maîtres, réconfortante et sereine. Marackzy, retombé docilement sous la férule de son père, passait ses soirées à interpréter Mozart, Beethoven et Weber, rafraîchissant son âme ardente aux sources pures de l’inspiration idéale.

Et c’était touchant de voir ce sublime artiste, traité en écolier par le vieillard, recommencer patiemment le passage dont l’exécution avait paru défectueuse, et faire, pour les vieux meubles de la maison, pour les rosiers grimpants de la fenêtre, pour les oiseaux du jardin, une musique céleste que le public fanatisé eût écoutée à genoux. Puis, l’automne approchant, il reparaissait à Vienne, et reprenait ses tournées artistiques à travers le continent.

Comblé d’honneurs, riche de gloire et d’argent, il était arrivé à la trentaine sans