il parcourut l’Europe au bruit des applaudissements, semant sur son chemin les mélodies comme des perles, et faisant la fortune des impresarii et des éditeurs. Cependant, chaque année, vers le mois de juillet, il disparaissait, et, jusqu’au mois d’octobre, on n’entendait plus le son divin de son violon. Ainsi qu’une étoile filante, qui trace un sillon brillant et plonge brusquement dans la nuit, le grand artiste, au beau milieu d’une tournée triomphale, s’éloignait sans qu’on pût savoir ce qu’il était devenu.
Et pendant que les reporters s’ingéniaient à forger des histoires et à décrire sa prétendue retraite, Sténio, enfermé auprès de Pesth, dans une petite propriété qu’il avait achetée à son père, se délassait de ses fatigues, et, près du vieux maître de chapelle, redevenait enfant. Plus d’improvisations fougueuses, plus de rêves traduits