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irrésistible aussitôt qu’on le met en contact avec une véritable nature d’artiste, ce public fit à Marackzy des ovations délirantes.

La première fois qu’au Cirque d’Hiver, accompagné au piano par Planté, il joua sa prodigieuse Marche des Honveds, il y eut, à la fin du morceau, une minute indescriptible, pendant laquelle toute la salle fut debout, criant, frappant des pieds et des mains, comme emportée par un coup de folie. Le succès du virtuose hongrois fut instantané et foudroyant. Certains journaux, refuges d’impuissants, à qui l’envie sert de doctrine, risquèrent quelques venimeuses attaques. Mais Sténio planait trop haut pour que de ces fangeuses embuscades on pût l’atteindre. La bave des méchants ne flétrit pas une fleur de ses couronnes. Il passa triomphant et heureux.

Pendant dix ans, jeune, beau, riche, fêté,