royal de Pesth, il n’a pas grandi en liberté comme les sauvages Tziganes qui parcourent les plaines danubiennes. Son instruction musicale a été très soignée, et son éducation d’homme est parfaite. Remarqué par l’Empereur et Roi, un jour qu’il exécutait le solo de violon d’un O Salutaris composé par son père, et emmené à Vienne pour jouer dans les concerts de la cour, il produisit tout de suite une sensation profonde. Pendant tout l’hiver il fit fureur, et ne séduisit pas moins les femmes par sa beauté que par son talent. Il avait vingt ans, une tournure de gentilhomme, l’air pensif et des yeux de jais brillants et doux, où brûlaient toutes les flammes de l’Orient.
Les Viennoises aux cheveux couleur de soleil raffolèrent de ce beau garçon brun comme la nuit. Sténio fut l’enfant gâté du