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mes étaient assises près de lui, parlant une langue qu’il ne comprenait pas, mais qui était chantante et douce. Il se trouvait à Ekatérinoslaw, où les Russes, après l’avoir ramassé, la tête fendue, l’avaient envoyé avec un convoi de blessés. L’hôpital regorgeant, de braves bourgeois avaient eu la charge de le recueillir, et, depuis plusieurs semaines, il était soigné par la mère et la fille.

Tante fit un brusque mouvement. Dans son esprit troublé, une idée commençait à poindre : celle d’un amour naissant entre la jeune fille et le blessé… Elle frémit de jalousie et de colère…

Lui, il continuait son histoire, s’étendant, avec complaisance, sur les attentions dont il avait été l’objet de la part de ces deux femmes. Il montrait le père, l’excellent M. Balanof, riche marchand de vins, s’étu-