Page:Ohnet – Noir et Rose, 1887.djvu/228

Cette page a été validée par deux contributeurs.

un pas vers la vieille fille ulcérée, si elle lui avait donné l’occasion de se montrer sublime de générosité, en consentant enfin à subir ce mariage, si, lui tendant les bras, avec quelques supplications de plus, on lui avait offert les honneurs de la guerre… elle eût cédé, peut-être. Mais non !… On n’implorait plus, on se révoltait, on la laissait seule dans un coin, comme une pauvre vieille bête abandonnée !… Oh ! cette enfant, qu’elle avait si tendrement élevée, au chevet de laquelle elle avait passé tant de nuits, quand elle était malade ! Cette petite créature blonde, rose, gaie, dont les mains étaient si douces, les baisers si frais, son unique consolation en ce monde, son seul espoir dans la vie, elle partait ! C’était fini ! Elle ne la verrait plus !

Et, prise de désespoir, tante pleurait, dans le silence grave de la chambre, étouf-