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des pointes, un marteau, et Aline, quelques instants après, l’entendit qui clouait, à grand bruit, les volets du kiosque. La jeune fille eut un frisson. Il lui sembla que tante l’enfermait pour toujours, et que, murée, elle ne reverrait plus celui qu’elle aimait. Un froid soudain lui glaça le cœur. Elle eut peur en se voyant toute seule, et, courant vers le salon, elle se réfugia dans les bras de sa mère.

M. Bernard était un brave homme. Il l’avait prouvé, depuis vingt ans, à tante Ursule. Mais il avait horreur des persécutions, et l’idée que sa fille n’était plus heureuse le fit sortir de son caractère. Il avait tout accepté, depuis le jour où, donnant le bras à sa femme coiffée de fleurs d’oranger, il était entré dans la maison. Tout : le martyre de l’héroïque Louis, l’humeur sombre de tante, les accès de dé-