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— Enfin, puisque vous y êtes…

Ils s’assirent et continuèrent à causer.

Tante Ursule, à la suite de son entretien avec sa filleule, s’était attendue à une lutte sourde, à des mines éplorées, à des bouderies persistantes. Avec étonnement elle constata chez la jeune fille une égalité d’humeur parfaite. Telle Aline était avant l’ouverture des hostilités, telle elle fut après. Elle ne chantait plus, le matin, dans sa chambre, et n’avait plus de ces poussées soudaines de gaîté, qui la faisaient gambader toute seule, au milieu du jardin, comme un poulain au printemps. Mais elle ne paraissait en aucune façon accablée. Elle avait même un petit air éveillé et satisfait qui intrigua tout particulièrement la vieille fille.

Tante Ursule soupçonna la trahison. Elle se dit : Il y a un mystère là-dessous.