Page:Ohnet – Noir et Rose, 1887.djvu/210

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ne passait plus à cheval, le long du mur du jardin, et le bel alezan ne hennissait plus de plaisir, en approchant du but de sa course. L’amoureux venait à pied, l’œil au guet, et poussait même la précaution jusqu’à s’habiller en bourgeois. Le costume civil lui allait, il est vrai, à ravir, et il ne perdait rien de ses avantages.

Il avait trouvé sur le mur, au-dessous de la fenêtre du kiosque, un rebord très commode, à un mètre du sol. Il y mettait ses deux pieds, et se trouvait à portée de la main d’Aline. Ils causaient là, paisiblement, se confiant leurs peines et leurs espérances, n’ayant pour surveillant que le carlin de tante Ursule, mais assez gardés par la pure sincérité de leur tendresse.

La ruelle était toujours déserte, et nul ne venait interrompre leur causerie. Ce-