Page:Ohnet – Noir et Rose, 1887.djvu/204

Cette page a été validée par deux contributeurs.

veaux. Et tu reviendras avec des idées nouvelles… Hein ?

Six mois plus tôt, à la pensée de partir, de faire du chemin, Aline eût bondi de joie. Elle avait alors le cœur vide et l’esprit libre. La proposition de sa marraine la trouva de glace.

— Je te remercie bien, tante, dit-elle. Je vois que tu m’aimes toujours, quoique je te donne de la contrariété… Mais, si tu veux me faire plaisir, tu me laisseras ici… Au moins, je pourrai y pleurer à mon aise, et personne ne verra que j’ai les yeux rouges…

Ses larmes repartirent de plus belle, coulant en sillons brillants, le long de ses joues pâlies. Tante la serra dans ses bras, la câlina, lui donna les noms les plus tendres, la suppliant de renoncer à son amour :

— Fais cela pour moi, ma chère petite mignonne adorée. Ne désole pas la fin de