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Aline s’était jetée sur sa marraine, la retenant par sa robe de ses douces mains d’enfant, et l’arrachant à son accès de noire misanthropie. Ce jour-là, aussi, repoussée violemment, elle avait pleuré. Et le cœur de la vieille fille, retourné en un instant, avait capitulé devant ses larmes. Ursule l’entendait encore criant : « Tante m’a fait mal ! » Et elle la faisait encore souffrir maintenant… Était-il donc dans sa destinée de causer du tourment à l’être qu’elle chérissait le plus au monde ? Elle prit la main d’Aline :

— Voyons, chère petite, sois sage… Tu n’as pas l’expérience de la vie… Si je te contrarie, c’est pour ton bien… Oh ! tu sais quelle affection j’ai pour toi… Demande-moi tout ce que tu voudras : je suis prête à te l’accorder…

La jeune fille secoua sa tête blonde :