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ment explicatif. Au bout de quelque temps, tante, dévorée par une effroyable anxiété, tournant autour d’une question qu’elle n’osait point faire, prit à part Aline, âgée de quatorze ans, et, brusquement :

— Eh bien ! ma fille, que se passe-t-il ? demanda-t-elle. Ne me cache rien ! Nous sommes vaincus ?

— Hélas ! tante, l’Empereur est pris, l’armée est prise… Tout est perdu, et on dit que nous allons être assiégés…

— Assiégés ! s’écria Ursule… Des soldats partout : au dedans, au dehors… Des garnisaires à loger, peut-être… le canon dans les oreilles, jour et nuit ! Supporter cela ? Jamais !

M. Bernard, entendant sa belle-sœur s’exclamer, accourut.

— Oh ! les Allemands, ces barbares ! gémit la vieille fille, les alliés, les frères des