Page:Ohnet – Noir et Rose, 1887.djvu/187

Cette page a été validée par deux contributeurs.

il aperçut tante Ursule, qui le dévisageait avec des yeux bizarres.

— Qu’est-ce que vous jouez donc là, monsieur Perseran ? demanda la vieille fille d’une voix coupante.

— Mademoiselle, dit le musicien, en se courbant avec une souriante modestie, c’est un pas redoublé de ma composition.

— Un pas redoublé ? Vous composez des pas redoublés ! Mais pour qui ?

— Pour la musique du 1er voltigeurs, dont j’ai l’honneur d’être le chef. Mademoiselle…

Tante leva les bras au ciel, ses yeux s’agrandirent, elle ouvrit la bouche, mais ne put proférer aucun son. Perseran, voyant son trouble, mais n’en devinant pas les causes secrètes, ajouta gracieusement :

— Croyez, Mademoiselle, que je suis, nonobstant et dans l’intervalle de mes fonctions, bien à votre service…